Histoire de paris au XIXème siècle

Histoire de paris au XIXème siècle

À quoi ressemblerait Paris sans ce Parisien hors du commun ? En effet, c’est à lui que nous devons les transformations de la capitale sous le Second Empire et notamment les immeubles haussmanniens qui font partie de notre paysage quotidien. Son travail, bien que souvent controversé, a marqué Paris à tout jamais.

Georges-Eugène Haussmann est né le 27 mars 1809, dans une famille aisée. Son père est intendant militaire de Napoléon Ier et son grand-père commissaire aux armées. Étudiant au très bon lycée Condorcet, il suit ensuite un cursus de droit. Il est nommé sous-préfet dans plusieurs villes de France avant de devenir, à l’âge de 44 ans, préfet de la Seine (département de Paris).

Mais ce n’est pas forcément un cadeau ! Car en ce milieu de XIXe siècle, la capitale ressemble encore à une ville moyenâgeuse, aux ruelles étroites, sombres et insalubres…

Paris embellie, Paris agrandie, Paris assainie

Lors d’un voyage à Londres, l’empereur Napoléon III est très impressionné par l’urbanisme de la ville. À son retour, il confie à Haussmann la mission d’embellir, d’agrandir et d’assainir Paris. Pour ce faire, le préfet ne va pas y aller par quatre chemins : il perce de larges avenues, des grands boulevards et établit des règles pour les immeubles afin qu’ils soient uniformisés. Il créé un square par quartier, fait aménager des dizaines de parcs, jardins, bois, construit de nouvelles églises, mais aussi des ponts, des théâtres et des gares. Il agrandit la ville, qui passe alors de 12 à 20 arrondissements.

Ce travail titanesque a toujours été controversé au vu des méthodes employées pour arriver à ce résultat incroyable en seulement 17 ans. Car, pour modifier ainsi Paris, Haussmann n’a pas hésité à détruire de nombreuses habitations (près de 18 000 maisons) et espaces qui gênaient ses travaux… excluant les classes populaires qui devaient, déjà à l’époque, fuir le centre devenu inabordable.

Le baron sera finalement destitué en 1870, quelques mois avant la chute de Napoléon III et du Second Empire.

Difficile d'imaginer ce que serait Paris sans Haussmann. Jugé dévastateur par les uns, urbaniste de génie pour les autres, son œuvre prête aujourd'hui encore à polémique.

On ne se rend peut-être pas assez compte à quel point Georges-Eugène Haussmann a métamorphosé du tout au tout le paysage urbain de la capitale… Au cours d’une quinzaine d’années, le baron a mis en place d’énormes campagnes de rénovations et de transformations au terme desquelles Paris se retrouva assainie, embellie et agrandie.

Mais à quoi ressemblait donc la capitale avant 1850 ?

Et bien, jusqu’à la moitié du XIXe siècle, Paris avait encore tout d’une ville moyenâgeuse, présentant des rues encore étroites, insalubres et mal éclairées. Oubliez les grands boulevards et larges artères qui s’articulent aujourd’hui dans la capitale. À l’époque, circuler dans la ville lumière s’apparentait à un calvaire, tant les rues étaient parfois étrangement construites, si bien que les Parisiens ne se déplaçaient que très rarement de leur quartier.

Avant de mener à bien ses travaux, Haussmann a du faire face à de nombreux détracteurs, engagés dans la protection du patrimoine.

Le baron n’a alors détruit que ce qui était vétuste, afin de mettre en valeur les trésors de la capitale et faciliter la circulation.

Côté social, le centre de Paris est alors en pleine crise de surpopulation.

Les plus pauvres s’entassent alors en plein cœur de la capitale, de plus en plus insalubre. Selon les idées de l’époque, les hautes maisons et l’étroitesse des rues empêchent l’évacuation des “miasmes”, porteurs de maladie. C’est l’un des phénomènes qu’a entrepris de combattre Haussmann avec ses travaux.

Haussmann a permis à la vieille cité bâtie sur les rives de la Seine d'entrer dans l'ère moderne. A l'inverse, pour les amoureux des vieilles pierres, le préfet de Napoléon III fut un vandale, qui saccagea sans états d'âme une ville qui n'avait pas subi de grands bouleversements depuis le Moyen Age.

 

L'ouverture du boulevard Henri-IV

L'ouverture du boulevard Henri-IV. Une idée de génie d'Haussmann, qui avait compris la belle perspective qu'il pouvait tracer entre la colonne de la Bastille et le dôme du Panthéon. Il dut vaincre le scepticisme de Napoléon III, qui goûtait peu la ligne droite.

Haussmann, lorsqu'il arrive au pouvoir, en 1853, la plupart des grands travaux parisiens ont déjà commencé: le boulevard de Strasbourg est achevé. Le quartier des Halles a été remanié par Baltard et les premiers pavillons de fer installés. La rue Rambuteau a été percée.

Louis-Philippe avait déjà entrepris de remodeler le cœur de Paris car il était devenu impossible d'y vivre. Depuis le XVIIIe siècle, la capitale vivait dans une pourriture inquiétante. La situation était devenue dramatique avec l'accroissement de la population. En 1817, on dénombrait 713.966 habitants. Ils sont plus de 1.500.000, trente-neuf ans plus tard. En février 1832, la grande épidémie de choléra sonna comme un avertissement.

Il fallait faire quelque chose, sinon il n'y aurait bientôt plus de Parisiens au milieu de ces miasmes.

 

Quai des Orfèvres et pont Saint-Michel

Quai des Orfèvres et pont Saint-Michel. Les travaux d'agrandissement du Palais de  justice firent disparaître tout un ensemble de maisons anciennes. Parmi celles-ci, l'officine de Sabra, l'arracheur de dents du Paris populaire.

La rue Soufflot en 1877 et aujourd'hui. La perspective n'existait pas au début du XIXe siècle et la rue portant le nom de l'architecte du Panthéon s'achevait en cul-de-sac au niveau de la rue Saint-Jacques. Son allongement vers Saint-Michel commença sous le second Empire.

La rue Censier, avant et après. Cul-de-sac à l'origine, elle s'appelait la rue Sans-Chief (d'où, Sancié). Le quartier Saint-Marcel (aujourd'hui les Gobelins) était un lieu mal famé. La présence de la Bièvre favorisait les industries du cuir qui empuantissaient l'air. Balzac y cachait, dans la pension Vauquer, le forçat Vautrin, et le père Goriot y finit ses jours, après avoir donné sa fortune à ses filles.

Le premier convaincu de cette dramatique réalité est Louis-Napoléon Bonaparte. En exil depuis l'âge de 6 ans, le jeune prince a eu l'occasion de voyager à travers le monde, de visiter d'autres capitales et de comparer. Notamment avec Londres, alors modèle d'urbanisme et d'hygiène... Il en rêve lorsqu'il rédige, du fond de sa prison, un opuscule exposant ses généreuses idées. Aussi Napoléon III s'attelle-t-il à la tâche dès son arrivée au pouvoir, en appelant auprès de lui un jeune fonctionnaire, inconnu dans le monde du pouvoir, mais qu'il sait sensible à ses idées, flexible, et, de plus, doté d'une extraordinaire capacité de travail.

En seize ans et six mois de magistrature, Haussmann aura littéralement bouleversé Paris, certains historiens assurant que ses travaux ont modifié à 60 % la capitale ! Concrètement, Haussmann développa dans la cité intra-muros les deux axes du plan romain dont le tracé existait encore : la voie nord-sud avec l'axe des rues Saint-Martin et Saint-Jacques, et l'est-ouest avec les rues Saint-Antoine et de Rivoli. Doublant la première voie avec les boulevards de Sébastopol et Saint-Michel ; poursuivant la seconde en perçant la rue de Rivoli jusqu'à la place de la Concorde qui ouvrait sur les Champs-Elysées. L'idée n'était pas nouvelle, Napoléon Ier en avait déjà formulé le projet. Mais Haussmann lui donna sa dimension moderne en joignant l'est et l'ouest de la capitale sur les deux rives. A l'axe « Rivoli-Seine » répondait l'axe « Saint-Germain-Seine ».

Autres chantiers : le percement de voies de dégagement au sud, avec les boulevards Saint-Marcel et de Port-Royal qui venaient se raccorder au boulevard du Montparnasse. Au nord, à partir des boulevards de Louis XIV, il lance de grands axes (boulevards Haussmann et Richard-Lenoir) à la conquête des faubourgs, ce qui entraîne le développement de quartiers nouveaux, dont le plus spectaculaire surgit de la plaine Monceau, mais aussi la percée de l'avenue de l'Opéra qui venait se raccorder aux grandes voies desservant les gares de l'Est et du Nord : les rues de Maubeuge et de Châteaudun. Enfin, l'aménagement de la place de l'Etoile, dont la capacité se voyait doublée avec de nouvelles voies qui, dans un premier temps, ne menaient qu'à des lieux de loisirs (comme le bois de Boulogne), mais allait très vite donner naissance à de nouveaux quartiers résidentiels.

Car Napoléon III prévoyait l'extension de la capitale. Il faut d'ailleurs lui rendre cette justice d'avoir compris le premier que les portes de la ville n'étaient plus les vieux octrois, mais les gares. Aussi, il en multiplia le nombre et les fit bâtir en plein cœur de Paris... Autre décision visionnaire : dans le but d'améliorer l'hygiène par une meilleure qualité de l'air, il souhaita développer les parcs et jardins.

De tous les parcs parisiens, seuls Montsouris et les Buttes-Chaumont sont des créations du préfet. Quant au parc Monceau, il fut amputé des deux tiers de sa surface.

La grande nouveauté en matière d'espaces verts, c'est l'implantation de squares, sur le modèle anglais. Ils étaient au nombre de vingt-quatre, et répartis de telle façon qu'aucun d'entre eux ne devait se trouver à plus d'une demi-heure de marche du domicile de chaque Parisien...»

Le percement de l'avenue de l'Opéra. Pour dégager la perspective sur l'édifice construit par Charles Garnier, il fallut araser la butte des Moulins. Ce quartier élevé sur les remblais de l'enceinte de Charles V était voué au jeu et à la prostitution.

Revers de la médaille, le baron Haussmann allait devenir impopulaire avec la destruction de quartiers entiers, mais surtout les expropriations massives, allaient lui valoir l'hostilité des Parisiens, et ce pour des générations. Si toute une catégorie de gens en situation précaire se trouva chassée des îlots insalubres du vieux Paris, d'autres couches, bourgeoises et laborieuses, qui vivaient là depuis des générations, furent également concernées. Les boutiques d'artisans, commerçants et petits métiers furent remplacées par des bâtiments publics et des commerces de luxe. Ainsi, des 15.000 habitants que comptait l'île de la Cité en 1858, il n'en restait pas un tiers dix ans plus tard.

La spéculation aidant, on murmurait que les grands travaux de Paris enrichissaient certains, dont les Pereire et comparses, parmi lesquels on nommait le préfet lui-même.

Il faut dire qu'il menait grand train, donnant prise, par son comportement de parvenu, à toutes sortes d'attaques.

En revanche, revient à Haussmann la définition d'une architecture de série. Tout permis de construire était assorti de préconisations touchant aussi bien aux dimensions qu'aux matériaux et au style des façades.»

Que l'on se place du point de vue des urbanistes ou des nostalgiques du Paris ancien, le bilan est assurément monumental, même s'il est critiquable. A mettre au crédit d'Haussmann, il y a pourtant une autre nouveauté, et non des moindres, liée aux bouleversements que supportèrent pendant un quart de siècle les Parisiens. En passant tous les jours devant les sols éventrés, ils allaient s'accoutumer aux perpétuels chantiers. Trente ans plus tard, Paris se doterait d'un réseau souterrain de transports. Le métro allait bientôt naître, l'un des plus pratiques du monde, et, avec lui, la métropole moderne.

Le boulevard Arago photographié par Marville en 1867

Le boulevard Arago photographié par Marville en 1867. Trois ans après son percement, cette artère n'était pas encore très lotie malgré les grands emprunts lancés par l'Etat. Dans des quartiers plus chics, la spéculation battait alors son plein.

 

Saint-Sulpice et la rue du Vieux-Colombier

Saint-Sulpice et la rue du Vieux-Colombier. Comme le montre bien l'état actuel, on procédait à l'élargissement d'une artère en abattant les maisons d'un côté. Si le coin de droite n'a pas changé, celui d'en face s'est «haussmannisé».

L'élargissement de la rue Réaumur

L'élargissement de la rue Réaumur. Parallèle aux Grands Boulevards, cette artère est aujourd'hui l'un des grands axes de circulation parisiens entre l'Opéra et la rue du Temple. Avant d'être élargie sous le règne du baron, elle traversait l'un des endroits les plus sinistres de la capitale, la fameuse cour des Miracles (à gauche).

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